Comme l'année dernière, j'ai voulu passer une semaine dans les Hautes-Alpes, afin (entres-autres) de pouvoir arpenter les rivières du département... et pourquoi pas de découvrir de nouveaux coins où il fait bon tremper ses waders. Malheureusement, au lieu d'une semaine, je n'ai pu pêcher que le lundi, mais mes résultats (ou plutôt LE résultat) me font largement passer la pilule. Gros résumé (comme d'hab', ce sera long...) :

Le lundi matin donc, je décide d'aller sur le Guil, dans un coin que je commence à bien connaître. Ce parcours me sert maintenant de référence. Si ça marche : je fais généralement de bonnes pêches dans les jours à venir. Par contre, si la pêche est dure : ça s'annonce compliqué ailleurs aussi. En gros, depuis 1 ans et demie ça s'est toujours vérifié, et ça me permet d'aller découvrir des coins tout en sachant à quoi je peux m'attendre (enfin à peu près). Et puis de toutes façon j'aime bien le pêcher ce coin, alors je vais pas m'en priver...
Je me rends donc sur le Guil... Mais je n'ai qu'une heure pour pêcher en nymphe au fil, et je ne fais que 2 poissons (23 et 27cm)... Difficile d'en tirer des conclusions sur une durée de pêche si courte... Je n'avais qu'à me lever plus tôt...

L'après midi je décide (encore une fois un peu tard) de me lancer et de découvrir un nouveau parcours sur la Durance. Je regarde la carte IGN, et demande des conseils à mon grand-père (qui connaît la rivière par cœur, même si il ne la pêche plus depuis longtemps). Une fois arrivé sur le coin désiré... ça m'emballe pas trop... Il y a bien une riquette de 15cm qui nymphe sous mes yeux, ça pourrait m'encourager à espérer plus gros, mais je ne suis décidement pas enchanté...

Je reprends donc la voiture et vais voir ailleurs... Je fais quelques kilomètre sans trop savoir où aller... et puis finalement, je sais pas trop pourquoi, je décide de revenir à l'endroit initial comme attiré par une force qui me dit "Pêche ici espèce d'abruti ! Ailleurs, Pépé te l'a dit : c'est trop accidenté".
Je me prépare donc enfin, je vais au bord de l'eau... Et non ! Décidément ça ne m'enchante pas ici. Alors je décide de ne pas pêcher, et de descendre la rivière jusqu'à ce que je lui trouve un profil plus sympa. Ce me fera au moins une balade.

Et quelle balade... C'est moche, il y a des débris, parfois ça pue, et en descendant la rivière comme je le fais, je vais faire fuire tous les poissons. Décidément je la sens mal cette après midi de pêche.
Et puis, petit à petit, le coin devient plus accueillant. J'assiste d'abord à une éclosion. Bon, j'ai jamais vu de gobages dans les parages, mais si au moins ça peut exciter les truites sous l'eau, ça serait déjà pas mal. Je continue encore la descente, et la rivière se transforme juste de ce qu'il faut pour pouvoir être praticable à la mouche par mon niveau pas encore bien affûté pour ces situations. Donc, au bout de pas mal de marche, je décide de m'arrêter et d'attaquer sur un joli courant. Et puis de toutes façon, il est temps : mon portable affiche 17h, je n'ai plus qu'1h30 de pêche devant moi, il faut que je me grouille.

Ca commence plutôt fort, j'en suis d'ailleurs surpris et décroche une truite tout de suite. Juste après, sa sœur se laisse tromper et fait 28cm. Tiens ? Finalement c'est peut-être pas si nul ici... Malheureusement, ensuite ça se corse, et je galère pendant 1h30 en ne faisant qu'une autre truite (un peu plus de 25cm)... en plus je suis pas bon, j'en décroche 2 autres... ce qui a le dont de m'énerver, j'en suis quand même à 3 décrochés sur 5 truites piquées...

C'est donc agacé que j'arrive sur les 2 derniers postes. J'attaque l'avant dernier et prends tout de suite 5 décharges électriques énormes dans le bras et puis... plus rien ! Je me suis fait démonté et j'ai rien compris. L'amplitude et la puissance des coups de tête que j'ai senti était vraiment incroyable... D'ailleurs je n'en reviens toujours pas.
Toujours agacé, mais un peu plus motivé (et surtout excité), je refais vite ma pointe et je repasse un coup au même endroit... dès fois que... et dès le 2ème passage je pique cette fois une truite d'une trentaine de centimètre... que je décroche... Mais quel boulet !!!

Là j'en peux plus, et je décide de vite me débarrasser du dernier poste. De toute façon, il est 18h30, la pêche est terminée. Je passe donc ma nymphe sur ce dernier poste, et voila : pas de touche. Tiens, mais ? J'ai été suivi par une truite. C'te chance, elle se cale en fin de courant. En plus elle est jolie, elle doit pas être loin des 35cm... Vite il faut que je retente ma chance : je lance, la nymphe dérive, la truite se décale, vient voir et... refus !
Arf... J'insiste une fois, 2 fois... 7 fois... 8 fois... et non, toujours le même refus, même en variant les passages de la nymphe. Je décide donc de changer ma mouche (comment ça un peu tard ?) et d'en mettre une plus "discrète". Et là au 1ère passage, je vois sa gueule qui s'ouvre et se referme... Je ferre... PENDUE et gros rush immédiat (oula, mais ça m'a l'air de faire beaucoup plus de 35cm cette affaire) vers un endroit qu'elle a l'air de connaître... Ce n'est pas mon cas, mais je reste patient et essaye de la fatiguer... Ca finit par payer, même si j'ai eu bien peur avec tout les décrochés (et la casse) que j'ai eu dans l'après midi... Finalement, après 3 rushs et quelques frayeurs dues aux multiples rochers et branches qui jonchent la rivières, c'est une jolie zébrée de 47cm qui finira dans mon épuisette... et c'est ma nouvelle truite record !

Il est 18h45... Je vais encore être en retard pour manger... Mais ma partie de pêche vient de basculer, alors ça vallait le coup !
J'ai croisés des gens sur le retour à la voiture... Ils ont du lire dans mes yeux que ça c'était bien passé...